Ce n'est pas du potage, ni du bouillon, c'est un beau Minestrone (vous avez vu, j'ai glissé une majuscule) qui fait le repas de ce soir. J'ai pris l'habitude de construire ce repas qui n'en est pas un et cette soupe qui n'en est pas une avec beaucoup d'amour. Le Minestrone est à boire autant qu'à manger. Je coupe les carottes et les pommes de terre, les courgettes, les haricots et l'oignon. Je m'active. Je pèle les tomates. Il faudra porter le tout à ébullition et laisser cuire une demi-heure avant d'ajouter les petites pâtes. J'ai oublié de parler de la viande, débitée en petits dés. La chipolata vit au même rythme que les légumes. Elle cuit doucement.
Je sais que la préparation est toute de saveur et de douceur. Il y a dans les eaux de cuisson du bouillon de boeuf. Je remplis les bols gris. Je remplis de légumes d'abord et de jus de légumes ensuite. Je regarde la chaleur s'échapper en fumée au dessus de la faïence. Je sais, et le papy sait aussi, qu'il faut attendre que la brûlure de la cuisson s'estompe avant de plonger la cuillère dans la soupe. Je coupe les tartines du pain blanc cuit pendant l'heure d'avant. Je tremperai dans la soupe, la tartine de fromage frais aux herbes et peut-être qu'il y aura,
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