Quarante.

Je recevrai sans doute quelques photos du beau et bien agréable souper festif du grand Christophe. Le compagnon de ma fille fêtait en terre liégeoise son anniversaire. Une mise en quarantaine de lui et de tout l'équipage des Chilly. Ils restent à quai, au beau milieu de ce club de jazz désuet dont seul le papy se souvient encore du nom de l'artiste pharmacien du Thier qui habitait les lieux. A l'avant plan de la maison, un petit restaurant dressé à la va-vite mais tellement convivial, les cuisines visibles de partout et la salle de concert de laquelle on aperçoit les braseros qui accueillent, à l'arrière, dans le petit jardin, les fumeurs. Je devrais plutôt dire les fumeuses puisque nous sommes en nombre. Un premier morceau de concert (j'apprends qu'on appelle ça un set !), gagnant, bien sûr. C'est l'inracontable histoire de la musique rock au travers des quarante balais du grand Christophe… Une histoire parfois verte et chaude. Je me prends à chanter des vieilleries tellement présentes encore. J'ignorais bien sûr que quelques notes qui viennent, envahissantes, en début de morceau s'appellent un riff… L'accalmie et le repas… Une belle et tonique choucroute de la soeur Stéfanski qui a retourné casseroles et terre pour honorer le bel âge de son frérot. L'homme s'est investi d'une mission toute normale : préparer du Chili… con carne. Je sais que le mélange du premier plat avec le second est une hérésie mais bon… C'est la fête… Allons-y. Un peu de pain entre les bouchées, un peu de vin entre les bouchées. Mettre les bouchées doubles. Il y a du bruit partout. Ma loulou s'affaire. Elle décapsule. Tout un art. C'est que le bar est démocratique.

Le deuxième set ( avec ou sans tie-break ?) commence. Le répertoire des Chilly. Moi qui n'y connait rien dans cette musique solide, je me dis que je vois mal des petits ados faire aussi bien avec tant de vigueur. Ces quadras tiennent le haut du pavé. Enfin, je ne sais plus ce que c'est le haut du pavé quand on a quarante ans… Je m'amuse et je gigote.

Viens le moment du final, toutes les voix féminines de l'assemblée chantent et honorent le batteur du jour. Les gâteaux tombent de haut. C'est un beau moment de grande tendresse. Le grand Christophe est heureux, cela se voit. Je t'embrasse mon grand...