jeudi 15 mars 2012

Doux dehors.


Il fait doux dehors et froid dedans. Je suis au coeur de Namur ce midi. J'entends le bruit des enfants, des étudiants dont les mots sont bruyants. Je m'étonne au papy du bruit que font les gosses dans les rues. Ils parlent haut et tellement fort et ignorent ceux qui sont à côté d'eux. Il fait près de vingt degrés dehors, le soleil tombe sur le place Saint-Aubain et quelques tables d'une terrasse dressée dans l'urgence. A cent pas, c'est plus bruyant encore.
 Il fait froid dedans puisque je suis triste, comme tous ici, des enfants perdus pendant leur retour au pays. Nous sommes tous tristes de la tragédie, comment pourrait-il en être autrement ? A l'accident de cet autocar, nous pouvons chercher des raisons et des excuses jusqu'au moment où il nous faut admettre qu'il n'y a pas, qu'il n'y a plus de responsables à trouver, qu'il n'y a que la fatalité. Qu'il n'y a que ce qui arrive sans prévenir. Qu'il n'y a soudain que l'injustice, que ce qui fait mal à l'âme et au coeur. Plus il fait doux aujourd'hui, plus il fait froid dans nos coeurs. J'ai senti, aujourd'hui en les regardant dans les rues de Namur, toutes les mamans aimer plus encore leurs enfants, leurs petits. J'ai senti qu'elles craignaient que les petits garçons et les petites filles s'éloignent trop vite ou trop loin d'elles. J'ai senti ceci, moi qui suis vieille : Nous devons nous aimer, chercher comment nous devons le faire, oser le faire. Tout de suite, sans attendre.



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