La tomate cerise et le haricot.

Il était une fois un haricot qui se sentait grand, fin et inutile. Dans le même carré d'une population énervée, une tomate ronde et rouge qu'on appelait cerise se sentait petite, boulote et inutile. La tomate cerise et le haricot avaient cessé de se parler à cause d'une noix de mayonnaise qui était venue faire de son nez sur le bord de l'assiette, s'intéressant tantôt à la légèreté de l'un et tantôt à la robe de l'autre. Par vanité et orgueil, le vert et la rouge avaient fini par se disputer les faveurs de la sauce pâle qui les avait pourtant promptement délaissés pour une laitue d'été. Puis virent l'huile, le vinaigre et l'échalote, eux aussi exilés par la mayonnaise. Après une belle discussion et un beau mélange, tous décidèrent de se faire revivre. Avec ferveur et insouciance, avec légèreté aussi.