Un rapide coup de fil de Louise, sur le coup de vingt et une heures. "Nous sommes à Daussoulx, nous venons vous apporter un petit souvenir de la Normandie…" Cela sent l'urgence d'autre chose … De fait, un trajet sans halte entre la côte française et les ardennes belges ont creusé les appétits, réveillés les ventres.
La voiture s'arrête et les quatre exilés foncent à table… Un parfait équilibre quasi silencieux. Je jette sur la nappe quatre bols et le litre de minestrone va y passer, devant mes yeux amusés. Un peu de pain, un peu de jambon et une belle gourmandise. Il est dix heures et demi, retour repus vers Liège. "Bonne nuit, à bientôt". A peine le temps de remarquer que les petits ont encore grandi et les grands devenus plus adultes. Il existait jadis des relais, des malle-postes où le voyageur et son courrier faisaient halte un moment, de quoi défatiguer la monture et reprendre des forces. Hier, les vagabonds sont passés pour se remplir l'estomac et repartir ailleurs. Trois quart d'heure de repos, le temps de charger, sur l'ordinateur, des images de marée basse et de rues paisibles.
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