Trop optimiste, j'avais tablé sur deux bons deux cents litres de terre amendée pour remplir le premier carré. Je vais attendre le repos et le tassement de la nuit pour voir le manque. La plupart des plantes qui s'y trouveront, des tomates aux courges seront tuteurées. Ne pas lésiner sur l'enfoncement des baguettes d'osier. Il pleut parfois, il vente souvent et quelques grêlons sont venus claquer contre la fenêtre du bureau. Trop froid pour la journée. Le papy a parlé du tonnerre autour de son bureau, sur le coup d'onze heures.
La préparation du carré, terminée sur le coup de dix-sept heures trente a demandé une bonne heure, qu'il faudra reproduire au plus vite dans le second carré. Les oignons viennent de sortir de terre dans la bande sous la rhubarbe. Quelques salades ont entrepris déjà de tourner. Le basilic semble fatigué. Le papy a ramené comme toujours l'inattendu, l'inutile et le curieux. Quelques plants de choux-brocoli tellement menus et chétifs qu'on les croirait à peine semés. Ils ont bu toute l'eau que l'averse leur a proposées, j'en ai ajouté une autre rasade. Les tomates, si elles se donnent la peine de grandir et de s'épanouir seront jaunes et rouges et noires. Un petit plan superbe de lavande-papillon se déplie doucement. Ailleurs dans le jardin, les pivoines explosent, le bidens éclaire le sol tel un feu de paille. Les lobélias ont du temps devant elles et je suis surprise de voir les capucines gourmandes d'espace se dresser déjà. Pas beaucoup de temps à passer en cuisine mais les premières contributions des aromatiques sont avérées pour la sauce tomate qui va accompagner les spaghettis préparés à la va vite. Le thym et la livèche, ce céleri presque perpétuel ont donné leurs premières feuilles à la tomate qui chante dans la casserole. Vivement la chaleur.
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