Je fais partie de celles qui ont vécu avec les italiennes venues travailler en Belgique, avec leur père ou leur mari. A l'fosse. Sur les bancs de la classe, dans le secondaire, il y avait de petites italiennes qui, au fil des temps et des mariages, ont retrouvé une taille plus grande et plus fière. L'autre italien, lui, nous faisait pleurer. Avec sa voix cassée, triste, fatiguée, il donnait de l'âme aux mots. Comme ça parce qu'il osait dire l'ordinaire.
Quand les roses fleurissaient,
sortaient les filles.
On voyait dans tous les jardins
danser les jupons.
Puis les roses se fanaient,
rentraient les filles
pour passer dans leur doux écrin
le temps des flocons.
C´était charmant, c´était charmant,
c´était charmant, le temps des roses,
quand on y pense, paupières closes.
Mais les roses d´aujourd'hui
sont artificielles,
et les filles vont cueillir des fleurs
été comme hiver.
Elles ne supportent plus l´ennui,
ces demoiselles.
Elles se griment le corps et le cœur
et vont prendre l´air.
Deux magnifiques et hauts rosiers se dressent devant la porte d'entrée. Une de ces envies d'accueil du papy. Il faut montrer qu'on ouvre la porte avec un signal fort. Les fleurs ouvertes maintenant sont brûlantes et lourdes. Insolentes de beauté, de chaleur. A les regarder, on pense qu'il fait cinq degrés de plus au thermomètre et que le mur est chaud.
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