Ce soir, le vieux papy et moi sommes restés longtemps dehors. Déjà au bord de la fin de l'été. Au terme d'une première saison de nos jardins carrés, de la lente descente du potager étroit. Les derniers haricots, nombreux et bien assurés physiquement n'ont rien à voir en bouche avec ceux du Champia. Pas de saveur, pas de bonheur. Les choux ont, de toute évidence, plus vite grossis que séduits. Je reste abasourdie par le résultat des récoltes dans une terre qui n'est plus sollicitée depuis des années pour donner son fiel et son âme. J'en viens à conclure que les graines, les plantes, semées ou plantées n'ont qu'un rôle relatif à jouer sauf au sein de l'industrie agricole. Il y a quelque chose de malsain à parler d'industrie agricole ou d'industrie maraîchère. Les deux termes sont incompatibles.
A aucun moment de cette saison, la promesse d'audace et de saveur des fruits et des légumes n'a été tenue. A aucun moment, nous ne nous sommes dits que nous venions de goûter à la précision, à la douceur, à la saveur.
A la terre généreuse, n'ont pas répondu les semences et les plants.
Il faut refaire le monde, repartir des amendements naturels et des semences biologiques. Qu'importe d'avoir des choux-fleurs généreux et ambitieux, s'ils ne goûtent que l'eau. Cette première saison des envies a montré ses limites mais aussi rassuré sur ce qu'il nous reste à faire pour changer notre quotidien, nos habitudes stupides et notre futur immédiat. Retour vers les semences et les amendements bios, ce prochain week-end. Retour vers une réflexion de fond pour les gentils poètes que nous sommes.
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