dimanche 11 novembre 2012

Harira.




Il doit y en avoir des centaines de ces soupes marocaines. Selon le lieu, le désert, la casbah, la coutume, le père, la mère, la grand-mère. La tradition est essentielle dans le passage de la recette d'un bout de famille à l'autre. La soupe traditionnelle du Maroc a des déclinaisons insoupçonnées, des parures rares et douces. La recette de ce dimanche embaume la maison dès quinze heures. La Harira d'ici. La préparation devrait être prête sur le coup de dix-huit heures. J'ajoute, sans vraiment me l'imposer, quelques épices à la recette. j'ajoute, sans vraiment me l'imposer, des habitudes de légumes inattendues ou insolentes. Je suis surprise de trouver tant de pelures à côté des légumes à cuire. Il y a dans l'immense casserole de quoi faire le bonheur de tant d'hommes actifs. La soupe d'ici est faite pour redonner des forces plutôt que pour amadouer. Proposée pour les fins de ramadan, le soupe a de la gueule. Une immense envie de donner le meilleur d'elle-même. De la force.


Je me demande parfois comment hommes et femmes d'autres cultures, d'autres sociétés, d"autres gastronomies font pour échanger ou partager des lapées, des cuillerées, des bols, des assiettes. Je pense que s'accrocher à des préparations d'ailleurs, s'accrocher à des cuissons d'ailleurs, des dégustations d'ailleurs et même des rots d'ailleurs donne une belle envie de vivre autre chose en bouche. Autre chose et autrement. Comment faire pour se promener dans les saveurs d'ailleurs. j'ai souvent l'envie de traîner dans les centres d'accueil des réfugiés dans les communes d'à côté.
Là où les femmes de loin préparent leurs envies de là. Parfois pour leurs proches simplement. A Dinant et à Yvoir, des femmes cuisent et fondent leurs désirs dans des plats épais et nostalgiques.


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