vendredi 2 novembre 2012

Sixties.


Visite à Liège chez les enfants. Christophe nous fait l'honneur d'une découverte très conviviale de sa maison restaurée de ce quartier, chic d'aujourd'hui mais ouvrier d'hier, sur la colline au dessus de Saint-Gilles. La matinée est consacrée à une visite de l'exposition "J'avais vingt ans en soixante" dans le ventre de cette merveilleuse gare des Guillemins dont l'architecture, que je découvrais pour la première fois autrement qu'au travers des images de la télévision, est superbe et rend fière.

La matinée est donc consacrée à un long pèlerinage dans les images, les objets, les histoires grandes et petite, les musiques et les livres de cette décade prodigieuse qui nous a conduits, le papy et moi, de l'enfance à l'âge adulte. Le parcours est sinueux entre les événements importants et les progrès de la vie domestique. Un regard critique pour se dire qu'elle était belle cette époque. Curieux sentiment pourtant. Pour peu que je m'en souvienne l'heure n'était pas à l'époque au relâchement. Les habitudes sociales étaient encore rigides, la vie familiales codées, les repas construits et la vie s'articulait sur trois pans de la familles qui vivaient ensembles (les grands-parents, les parents, les enfants). La femme n'avait pas encore commencé son affranchissement. Rien de cette situation n'apparaît dans l'exposition. Le psychédélisme et la présence quasi permanente de musique pop ou yéyé… (mais où est donc le jazz ?) laissent croire à une belle insouciance (certes perceptible après les années soixante-huit et après…).
Je n'ai rien vu sur les culottes courtes que portait le papy, rien sur nos coupes de cheveux (on se crêpait pourtant le chignon à l'époque), rien sur le quotidien de l'habillement (sauf quelques grands noms de la haute-couture définitivement stupides au travers de leurs créations fades et naïves…). Il y a bien un passage sur la lune pour y partager le petit pas de l'homme, la fusillade de Dallas et la reconstitution de l'étage des chambres 6 et 9 du film culte de ces années là, "La Grande Vadrouille". Les jouets nous ont tous fait rêver, les transistors aussi. L'espace réservé au design est lui magnifique. Rien de ce qui est exposé ne semble avoir pris une ride, mieux, cette belle sobriété des lignes rend la cafetière adorable et le fauteuil superbe. Un dernier hit des Beatles. La promenade se termine. Léger et agréable moment. La nostalgie a de beaux restes.
Le repas est festif et à douze mains. Il faut s'accommoder des fourchettes, des viandes, des fromages, des sauces, des salades, des pommes de terre, de l'omelette et du vin. La raclette rassemble dans de généreuses senteurs de fromages fondants… Retour dans la nuit tombante, le papy voulait rentrer...

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