C'est une histoire de bonnes femmes. Les vraies histoires sont toujours des histoires de bonnes femmes. Christiane aura l'âge du papy dans quelques semaines. Elle a vécu, devant la société, les mêmes rancunes et les mêmes désirs que lui. Ils sont de la génération des militants, des grandes gueules, des embusqués, des jamais planqués… Christiane est une affranchie de la chanson. Elle a eu une belle heure de gloire, une de ces heures de gloire qui fait battre les coeurs des casseurs de rêves. Aujourd'hui, Christiane est comme moi, un bout de vie lucide.
On s'est autorisé, cet après-midi, un face à face tendre et sincère. On s'est raconté le plus banal de nos vies, le plus sec ou le plus mouillé, le plus rude et le plus rêveur. C'est vrai que nous rêvons encore nos vies futures. Nous sommes dehors, sur la terrasse protégée du vent et de la pluie. Nous avons en mains ce qui nous suffit. Un verre de vin frais d'Alsace et de quoi faire des bouffées de fumée. Nous sommes complices. Nous n'avons rien à nous cacher. Nous parlons de nos âmes, de nos frères précieux ou rares, de nos filles précieuses et rares. De nos moments de doute et des autres d'espoir, glissent des compréhensions sincères. Entre les silences et les murs gris, beaux instants partagés. J'aimerais bien, belle complice, que tu viennes partager quelques jours d'abandon ici, dans le début de l'Ardenne.
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