mardi 13 décembre 2011

Sur Liège...


Je devais mettre en ligne des images de la belle bouffe, du bien manger qui fut le nôtre, au papy et à moi, ce soir. Nous digérons mal. Aujourd'hui, sur le coup de midi, sur le coup de l'heure d'après et de toutes les suivantes, j'ai senti plutôt me tomber dessus des lourdeurs tristes, renvoyées par les médias. Ma petite-fille a fini son examen du jour. Un examen pour lequel, selon notre complicité et notre coutume, j'ai souhaité sa réussite en allumant ici, dans la salle à manger, une bougie. Mon éveil à son éveil. Ma prière à la sienne. Elle a fini son examen sur le coup de midi. Elle a repris le bus pour remonter, seule, vers son quartier. Un bus qui est parti de là, de Liège. Du centre, de Saint-Lambert. Une poignée de minutes, à peine, après son envol, les armes, le feu, le bruit, la blessure et la mort. Personne ne peut imaginer l'histoire qui s'écrit ainsi. Personne ne peut imaginer la suite des cris, de l'abandon. Ma fille a tout de suite appelé sa fille. Elle était plus haut que la place. Rassurée. Ma fille a tout de suite appris que son fils était enfermé, en sécurité, au coeur de l'école. C'est le soir, quand tout est fini, que l'on peut manger autour de la table et se rassurer pour les autres jours.

C'est une sale journée. J'essaie d'imaginer que, comme moi, des milliers de gens ordinaires, se sont agenouillés pour que rien, de ce qu'ils redoutaient, ne soit arrivé. Qu'aujourd'hui des femmes et des hommes ont demandé d'être épargnés par la douleur. Certains ont été exhaussés.

Aucun commentaire: