samedi 18 février 2012

Hot-dog.



Le papy s'est souvenu en terminant les courses que j'avais, ces derniers jours, une grande envie de pains saucisse et choucroute. Il a ratissé les allées de la grande surface pour ramener le pire. De la choucroute sans assaisonnement en boite, des saucisses de Vienne, des pains préemballés et dont la vie est longue à en être suspecte. Bref, il a fait aussi bien qu'un ambulant sur le marché de Dinant. Aucun ingrédient au dessus de un euro… Autant vous dire que je commence à regarder tous ceci de très haut… Et pourtant. Mais d'abord, un peu d'histoire.
Le terme "saucisse" proviendrait, selon la toile, du latin salsus (sel), en référence aux morceaux de viandes tranchés et salés pour la conservation. Mille cinq-cents ans ans avant Jesus-Chris, les Babyloniens et les Chinois mangeaient déjà des saucisses. Homère en fait même mention dans "L’Odyssée". Au Moyen Âge, la saucisse se développe partout dans le monde : les pays où la température est la plus chaude produisent des saucisses sèches, pour des raisons de conservation, alors que les pays du nord se spécialisent dans la saucisse fraîche à cuire.
Parmi ces saucisses, celle de Francfort va connaître un grand destin. Fabriquée à base de chairs de bœuf et de porc auxquelles on ajoute des épices, elle est ensuite fumée et cuite. L'immigration des Allemands à la fin du XIXe siècle a certainement répandu cette saucisse dans toute l'Amérique.
La légende dit qu'un vendeur de saucisses new-yorkais, qui avait l’habitude de servir les saucisses chaudes en donnant à ses clients une paire de gants en plastique pour éviter qu’ils ne se brûlent, manqua un jour de gants et demanda à un boulanger de lui fabriquer rapidement des petits pains blancs sur lesquels il déposa la saucisse.
Ce qui est certain, c'est qu'en 1871 déjà, un boucher d’origine allemande, Charles Feltman, servait des saucisses dans du pain, dans son kiosque de Coney Island, petite station balnéaire de New-York.
Quant au terme "hot-dog", il viendrait d'une suite de déformations. Tout commencerait à cause du chien apporté également par les immigrants allemands : le teckel. Cet animal, souvent comparé à une saucisse, aurait donné son nom à la saucisse vendue dans la rue, pour railler l'origine douteuse de la viande.  De fait, vers 1890, les stands ambulants étaient appelés "dogs carts".
Aujourd'hui, le hot-dog est un repas rapide des rues du monde entier. Servi avec de la moutarde, il se décline aussi à la mayonnaise, au ketchup, à la sauce chili, avec des oignons, de la choucroute, du fromage, dans du pain blanc ou de la baguette...
j'ai ajouté à la choucroute très douce, le vin blanc qu'il fallait pour réveiller son ardeur. Le secret du plaisir ? Une cuisson patiente. Laisser chauffer sans empressement. Les saucisses sont délicieuses. Je fais confiance à la moutarde relevée et sensuelle de Fabienne Bister. La présentation respecte la coutume. Il faut que tout déborde des pains, que les doigts soient mouillés, tachés… Que la bouche soit trop petite pour enfourner la mixture. Le croirez-vous, nous avons hier, sur le coup de vingt-deux heures et ce matin, au déjeuner de la mi-journée, cherché notre bonheur dans le chien chaud. Il y était.

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