samedi 25 août 2012

Coloquintes et cucurbitacées.

 Entrevoir seulement l'arrivage des immenses courges, des rondes et futures calebasses oranges encore pleine de leur chair, des potimarons hâtifs et des potirons lourds vous envoie dans la saison suivante en un instant. Le ramassage indécent parce que tellement intensifs de ces couleurs denses flanque le tournis. Le mot « courge », dont la première attestation écrite date de mille deux-cents cinquante-six sous la forme cohourde, dérive du latin cŭcŭrbĭta, qui a donné aussi en français le mot « gourde ».

Les Anciens ne connaissaient pas nos courges introduites en Europe après les voyages de Christophe Colomb en Amérique, mais ils connaissaient depuis très longtemps les gourdes (ou calebasses) du genre Lagenaria, qui sont citées sous le nom de cucurbita par Pline l'Ancien notamment et que l'on retrouve sous ce nom dans le capitulaire De Villis à l'époque de Charlemagne. Jusqu'au dix-huitième siècle, en France, le terme « courge » a désigné les calebasses, et ce n'est que dans le courant du dix-neuvième siècle qu'il s'est imposé pour désigner nos courges actuelles, c'est-à-dire les potirons et citrouilles, en même temps que se stabilisait la classification botanique.

Le Champia, la ferme bio du coin, passe maintenant en mode actif. Après deux saisons printanière et estivale mauvaises qui donnent peu de résulats, des Charlottes trop petites par exemple, des tomates ravagées par un mildiou arrogant, les couples qui s'affairent dans les champs sortent le grand jeu comme chaque année à pareille époque. La ferme devient un lieu de conte de fée. On se sent porté vers l'hiver. Vers Halloween d'abord. Le temps passe vite, ces derniers temps.

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