samedi 29 septembre 2012

Filets de porc aux petits légumes (2).



Je reviens vers vous et vers ce vieux papy qui, troublé par les senteurs très nobles du plat, le voudrait déjà en bouche. La cuisson est lente et presque besogneuse. Nous discutons de l'accompagnement. Accord sur les pâtes légères de l'italien, les torsades. Aériennes et tendres. Le soleil tombe raide et clair sur les haies. Il fait doux encore. On attend des gens, ici, ce soir, pour écouter les légendes du coin racontées par les indigènes, dans les rues du village.
Parfois, je me dis que ce serait bien de cuisiner ainsi pour personne ou pour tout le monde. Que ce serait bien de parler de ce que je prépare et cuit doucement. Je me dis aussi que personne n'a envie de s'entendre dire le poids du sel ou du poivre dans la préparation, le nombre de centilitres de vin à jeter dans la poêle, l'autre nombre de centilitres de crème à jeter là encore. Alors, je renonce à convaincre les autres que préparer mangeailles est bien la plus belle entreprise de la femme et qu'il ne faut surtout pas la laisser à l'homme, au chef, au cuistot, au cuisinier sous peine d'y perdre, une fois encore, un statut fièrement revendiqué. Quand l'homme mange, il ne parle pas et il a, convenez-en, si peu de choses à dire en dehors de son bonheur de manger.

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